Ciné: Blade Runner, Director's cut

Publié le par Nico

Touche pas à mon monument...

Résumé:
Los Angeles, 2019. Deckard est blade runner. Il est chargé de retirer de la circulation les répliquants et notamment la série Nexus-6, robots totalement humanoïdes à qui sont assignés les taches ingrates de colonisation du système solaire mais qui se sont rebellés contre leurs créateurs. Il ne se pose pas trop de questions alors que les Nexus-6 eux s'en posent beaucoup. Est-il juste de dégommer tous ceux qui se mettent sur leur passage vers une vie plus longue? Ah non, celle-là, ils ne se la posent pas. Par contre, des questions sur la valeur de leurs vies, ils s'en posent.

Réalisation: Ridley Scott
Acteurs: Harrisson Ford, Rutger Hauer, Sean Young, Daryl Hannah...
Pays: USA
Année: 1982

Pose-toi les questions!!!!

N-ieme version du film, il semblerait que ce soit vraiment ce que voulait Ridley Scott. La version qui était sortie dans les années 90 était déjà, soi-disant, une director's cut mais apparement, pas tant que ça ou pas jusqu'au bout. Mais il est certain qu'elle était assez différente de la version originale de part sa fin beaucoup plus ouverte et sujette à interprétation.
Sans me souvenir précisément de tous les plans de cette fausse director's cut, cette version en est tout de même très proche. La fin est là même mais je pense que le réalsateur, sans modifier aucunement la trame, a rajouté beaucoup de plans de coupe ainsi qu'une scène dans le bar où il va chercher la répliquant modèle danseuse (je crois). Tout cela rajoute à l'atmosphère si moite et cloque de cette mégapole tentaculaire. Cela rajoute peut-être aussi quelques petites longueurs qui sont largement compensées par la beauté des images qui n'ont pas pris une seule ride (ça en est presque déconcertant pour une film qui va sur ses 26 ans!!!) et pour une histoire qui vous prend aux tripes.

L'histoire justement.
Le droit à la vie de copies d'humains tellement proches des modèles originaux qu'ils en ont développés des sentiments. Cette course effreinée et meurtrière n'est contre-carrée que par un seul personnage, Deckard.
J'ai pris pleinement conscience que ce personnage est pathétique. Loin d'être un héros, il est sensé être le meilleur des blades runners. C'est surement le cas uniquement parce que c'est le seul en vie. Il est loin d'être impressionnant bien au contraire. Il passe son temps à se prendre des roustes et il ne survit que grace à une chance certaine. Mais avant tout, il évite de se poser des questions. Il est là, au milieu d'une bataille que se livre d'un coté un scientifique qui veut créer la réplique parfaite de l'humain et de l'autre ces répliques qui ne veulent qu'une chose, éloigner le moment de leurs morts programmées. Est-il l'un des leur? Son comportement pourrait presque le laisser croire. Même s'il ne semble pas être très emballé par sa tache, il s'en acquitte consciencieusement et avec professionnalisme sans se laisser dépasser par ses émotions.

Et le fils prodigue dans tout ça?
Jesus n'a pas tué son père mais bon, quelque part, il aurait pu lui en vouloir de faire de lui un martyre. C'est ce qui se passe dans Blade Runner. Tyrrell joue au démiurge mais il perd. Roy vient réclamer à son créateur une petite rallonge, quelques années de vie en plus. Rien à faire. Il emploie lui-même le terme de fils prodigue, son chef-d'oeuvre, plus impressionnant que Rachel car il est conscient de sa condition ainsi que de la brièveté de sa vie. Tyrrell est fier de son oeuvre et il est content de le voir arriver jusqu'à lui. Mais c'est justement grace à cette finitude et surtout à la conscience qu'il en a que Roy est devenu ce qu'il est, une machine avec des émotions, une réplique presque parfaite qui va s'éteindre.
Jesus donc. Alors que justement, il est en train de s'éteindre, Roy ne trouve rien de mieux que de se planter un clou dans la main. Tiens, déjà vu ça quelquepart!!!
Ensuite, il caresse une gentille tourterelle . Et, au moment où il s'éteint, elle prend son envol, comme une ame retournant auprès de son créateur.

En résumé, je ne m'étend pas plus sur la dimension exceptionnelle de ce film. Cette version définitive est à voir et surtout pas sur un écran de télévision.

Unikokidailivrehocontegoute

Publié dans Cinoche

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F
Ca donne bien envie de le voir au ciné.Et du coup tu lis du Dick. C'est marrant, je sors justement de "Ubik"et ça me donnait envie de lire Blade Runner.
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